SALHI Djamila, un modèle...


UNE FILLE DU PAYS

Il est comme ça des êtres qui passent à la postérité pour avoir marqué leur passage ici-bas d’une pierre blanche. Un passage rempli de bonnes œuvres, d’actions dévouées, d’entreprises remarquables et de faits méritoires.  Un passage accompli et profitable à la communauté.  Ces êtres sont dignes des meilleurs éloges.  Dans la commune d’Aokas, une femme a légué tout cela et bien d’autres choses encore à ses compatriotes qu’elle appelait frères et sœurs.  En partant, elle a laissé en guise de cadeau d’adieu à tout son entourage sa bonne humeur et son éternel sourire.

Cette honorable dame s’appelait Salhi Djamila.

 

 

 

La beauté de son prénom se reflétait dans son cœur.  Un cœur sensible et gonflé d’espoir ; un cœur qui débordait de générosité et qui battait d’enthousiasme ; un cœur immense...

Qui ne se souvient de cette dame avenante et respectable que tout le monde admirait pour son dévouement à la cause de la gent féminine - bien sûr - mais aussi à celle des plus démunis ?

Djamila - ou madame Salhi - comme l’appelait affectueusement ou respectueusement ceux qui la croisaient, fut une militante infatigable au sein de l’UNFA[1].  Elle s’appliqua avec acharnement pour obtenir de l’Association des femmes algériennes les moyens permettant l’ouverture d’une école de couture dans son village natal.  Une autre femme, Gana Mounira, se dévouera entièrement pour assurer la formation des élèves.

En plus de la couture proprement dite, les élèves de cette école dont l’âge est compris entre 10 à 18 ans, apprennent le maniement du crochet, le perlage sur satin et sur soie, et suivent bien d’autres apprentissages concernant la confection de vêtements féminins et l’habillement pour enfants.  Cette école a résorbé d’une manière satisfaisante la déperdition scolaire chez les filles des écoles publiques.  Avant la création de cet établissement de formation, un grand nombre de celles-ci, faute de pouvoir poursuivre leurs études, restaient cloîtrées chez leurs parents dans l’attente d’un mariage, seule issue possible à leur émancipation.

Cerise sur le gâteau, tout en apprenant leur métier, les stagiaires ont la possibilité de préparer leur trousseau de mariage.  La fin du cycle d’apprentissage  de trois ans est sanctionnée par une attestation de fin d’études délivrée à l’élève en vue de son éventuel recrutement dans une entreprise textile, ou pour lui permettre d’ouvrir à son compte un atelier de confection.

Chaque année, au mois de juin, l’école de couture d’Aokas organise une importante exposition vente dont le produit est entièrement versé aux auteurs des ouvrages confectionnés.

Salhi Djamila est née le jeudi huit janvier 1925.  Après une vie bien remplie au service du prochain, elle s’éteindra le samedi dix-huit novembre 2006, à la veille de ses 82 ans.  Sa disparition bouleversa tous ceux qui la connaissaient.  Une foule nombreuse l’accompagna à sa dernière demeure.  Certes, Salhi Djamila est désormais absente, mais son aura et son image populaire flotteront à jamais dans la localité qui l’a vue naître.

 


 



[1] Union Nationale des Femmes Algériennes

 

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